Suite à la phase préparatoire décrite dans notre précédent article, nous nous sommes attaqués à l’étape cruciale de la sélection de l’outil MDM. Cette phase s’est révélée particulièrement instructive, mettant en lumière certaines réalités du marché parfois surprenantes.
Méthodologie de sélection
Nous avons opté pour une approche en entonnoir, structurée en quatre phases distinctes :
- Présélection et premier contact
- Évaluation fonctionnelle via une grille d’exigences
- Démonstration rapide avec l’équipe restreinte
- Démonstration approfondie avec l’ensemble des parties prenantes
Cette approche nous a permis de filtrer progressivement les solutions tout en optimisant le temps investi par les équipes.
Phase 1 : Présélection et premiers contacts
Identification des acteurs
Notre première étape a consisté à identifier l’ensemble des acteurs de référence du marché, principalement via :
- Les rapports Gartner
- Une veille internet approfondie
- Les recommandations de pairs
Parmi les noms contactés, Informatica, Semarchy, Tibco, Stibo, Ataccama, Blueway, Pimcomre, Quable ou encore 3C-e/Nextpage.
Surprises et premiers enseignements
Cette phase initiale nous a réservé plusieurs surprises :
Segmentation par taille d’entreprise
Certains acteurs majeurs du marché ont directement décliné notre sollicitation, considérant notre organisation (200M€ de CA) comme trop petite. Leur cible ? Des entreprises réalisant au minimum 500M€, voire 1Md€ de chiffre d’affaires.La barrière de la langue
Un nombre significatif d’outils ne proposaient pas d’interface ou de gestion de projet en français. Dans notre contexte – un établissement d’enseignement où de nombreux utilisateurs métier n’étaient pas à l’aise avec l’anglais – ce point était rédhibitoire. Il était impensable d’imposer une interface en anglais à des utilisateurs dont nous allions déjà bouleverser les habitudes de travail. Idem sur le volet gestion de projet.
Phase 2 : La grille des exigences fonctionnelles
Cette phase s’est révélée moins discriminante que prévu. Nos exigences fonctionnelles, bien que précises, restaient relativement standards dans le monde du MDM. Cependant, nous avons constaté un phénomène intéressant : certaines solutions, pourtant positionnées comme leaders du marché, ne disposaient pas de fonctionnalités basiques que nous considérions comme acquises.
Phase 3 : Les démonstrations préliminaires
Cette étape de démonstrations courtes (30 minutes) avec une équipe DSI restreinte a révélé des situations pour le moins surprenantes :
Les faux MDM
Certains outils présentés comme des solutions MDM se sont avérés être en réalité des frameworks de développement spécifique. En clair, chaque projet nécessitait un développement quasi-complet. Une approche aux antipodes de notre recherche d’une solution packagée et éprouvée.Le refus de démonstration
Plus étonnant encore : certains acteurs ont refusé catégoriquement toute démonstration hors POC payant. Une position commerciale difficilement compréhensible dans un processus de sélection d’outil.
Phase 4 : Les démonstrations approfondies
Pour cette dernière phase, nous avons retenu trois acteurs qui ont participé à des sessions de démonstration de deux heures. Ces sessions étaient structurées autour :
- De cas d’usage précis, préparés par nos soins
- De scénarios de test spécifiques à notre contexte
- D’une évaluation impliquant l’ensemble des parties prenantes (techniques et métiers)
Les enseignements clés
Équivalence fonctionnelle
Sur le papier, les solutions finalistes présentaient des couvertures fonctionnelles relativement similaires. Les différences se situaient principalement au niveau de l’expérience utilisateur.Le facteur prix
C’est finalement le critère financier qui s’est révélé déterminant, avec des écarts de prix spectaculaires entre les solutions finalistes – du simple au triple ! Plus surprenant encore, les modèles de tarification variaient considérablement :- Certains proposaient des prix fixes
- D’autres optaient pour une tarification variable selon le volume de données
Ces différences de modèle économique ont grandement influencé notre décision finale.
La solution retenue
Au terme de ce processus de sélection approfondi, notre choix s’est porté sur la solution Maps System. Cette décision a été motivée par :
- Une couverture fonctionnelle complète
- Une interface utilisateur adaptée à notre contexte
- Un modèle de prix cohérent avec nos contraintes budgétaires
- Une capacité d’accompagnement démontrée
Conclusion et prochaines étapes
Ce processus de sélection nous a permis de découvrir un marché plus complexe et contrasté que prévu. Entre les acteurs qui se positionnent sur des segments très spécifiques, ceux qui confondent MDM et développement spécifique, et les écarts de prix significatifs, la sélection d’une solution MDM requiert une méthodologie rigoureuse et une bonne compréhension des enjeux.
Dans notre prochain article, nous aborderons la phase projet proprement dite : comment nous avons déployé la solution retenue et les premiers enseignements de cette mise en œuvre.
À suivre dans le prochain article : « La phase projet : défis et succès de l’implémentation »
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